Apparu à la fin du 19e siècle dans un climat de profonds bouleversements, le symbolisme se développe en Europe en réaction au matérialisme, au positivisme et au réalisme en art. Empreint de spiritualité, il favorise la traduction des états d’âme, de l’imaginaire et du rêve. L’élément liquide, avec ses variations poétiques et ses évocations mystiques, ne pouvait qu’être une source inépuisable d’inspiration pour les artistes, notamment suisses, qui sont fortement influencés par la nature. À la fois surface ou profondeur, opaque ou transparente, déferlante ou calme, l’eau reflète la bivalence du symbolisme, oscillant entre pessimisme noir et idéalisme.
Le symbolisme en Suisse se développe dès les années 1880. Des artistes comme Ferdinand Hodler ou Félix Vallotton bénéficient d’une réputation internationale grâce à leur participation à des Salons artistiques à Paris, comme ceux de la Rose-Croix ou du Salon des Indépendants. Nombre d’entre eux suivent une voie très personnelle, entre identité helvétique et apport européen, en demeurant soit en Suisse, soit dans les pays limitrophes. A travers la diversité des œuvres présentées et de leurs auteurs, l’exposition dévoile les diverses facettes du symbolisme suisse à travers le prisme de l’eau, dont le riche répertoire thématique inspira peintres, sculpteurs et céramistes.
Différentes thématiques aquatiques jalonnent cette découverte des symbolistes suisses. Au fil de l’eau, les paysages évoquent visions lacustres, vifs ruisseaux, mares dormantes, sensuelles vagues, tandis que la femme incarne la source de la vie et des passions. Entre méditation et exaltation, les artistes suisses dévoilent la puissance de la nature qui les entoure et se font les chantres de la poésie du symbole.
Artistes exposés : Auguste Baud-Bovy, Ernest Biéler, Arnold Böcklin, Ferdinand Hodler, Auguste de Niederhäusern, Charles-Clos Olsommer, Alexandre Perrier, François de Ribaupierre, Albert Schmidt, Carlos Schwabe, Albert Trachsel, Félix Vallotton, James Vibert
Conception : Ingrid Comina