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19/03 - 21/05/2005 : Luc Etienne

Luc Etienne est graveur sur bois.
Dès les années 80, avec ses gravures singulières qui évoquent de manière insistante le pied, la chaussure, leur empreinte, il prend plaisir à conter une histoire à partir de locutions et proverbes. Mais bientôt, l'illustratif fera place à une œuvre plus décantée et plus puissante d'être contenue et méditée.
Le galbe du pied se transforme peu à peu en un géométrisme apparemment simplificateur.

Au début des années 90, l'artiste s'achemine vers l'abstraction : le travail des formes géométriques et les rapports de masse deviennent prépondérants. Il a recours à un langage plastique basé sur les jeux de matériaux, la trame du bois, la texture du papier, le rythme des verticales et des horizontales.
Influencé par ses nombreux voyages en Asie, il s'intéresse aux philosophies orientales : le bouddhisme et le taoïsme. Il poursuit la pratique du yoga et s'intéresse à la méditation.

D'après l'historienne d'Art allemande Stéphanie Schwarzbach, l'univers formel abstrait de Luc Etienne rappelle à première vue celui de Mondrian et des peintres du mouvement "De Stijl" qui se sont limités au grand répertoire des formes composé de lignes droites, verticales, horizontales, d'angles droits, de carrés et de rectangles. Leur postulat est « de rendre visible une harmonie universelle » par un équilibre dans toutes les parties de l'image . Cela pourrait convenir également à Luc Etienne. Dans ses compositions, la structure des lignes, des surfaces, des formes et des couleurs sont agencées de telle sorte que rayonnent de l'ensemble le calme et l'équilibre.
Mais, tandis que Mondrian reste absolument dans la surface, chez Luc Etienne, par contre, la création d'un nouvel espace transcendant est un thème central.

La série Outline frappe délicatement à la porte des trois dimensions. L'artiste plie le papier japonais en son milieu. Ainsi né, le pli projette une ombre légère et apporte une vraie composante tridimensionnelle à l'image.
Imprégnées d'un souffle asiatique, les gravures de Luc Etienne ont quelque chose de lénifiant et de ressourçant pour l'esprit.
Son travail de création repose sur une concentration mentale qui conduit au dialogue entre le plein (la surface imprimée) et le vide ( la feuille vierge du papier japonais Kozo à base de fibre du mûrier).

Le spectateur se trouve face à un monde dégagé de l'objet et de la perspective, sans référence à la réalité objective. Impressions rectangulaires blanches et texture fine du papier se répondent. Une ligne noire - parfois un simple pli - apportent rythme et mouvement dans cet équilibre jamais pareil, toujours renouvelé.
Ce monde abstrait est un monde de silence et de sérénité.Tout y est ordre et volupté.
Comme l'écrit justement Jo Dustin à propos d'Etienne (Le Soir, 05/06/96), « La sérénité s'ancre d'une façon feutrée, silencieuse. L'œuvre déborde la leçon du Stijl. Elle annule les contrastes de tons purs pour se confondre dans une ferveur qui évoque les noces de la brume et de la neige. »
Luc Etienne est président de la section Xylon pour la Belgique francophone (association internationale de graveurs fondée par Franz Masereel en 1953). Il a d'ailleurs organisé plusieurs expositions au Centre de la gravure et de l'image imprimée de La Louvière dont une, mettant à l'honneur les œuvres de Franz Masereel.

Depuis 1980, il participe à de nombreuses manifestations internationales de gravure et s'est vu décerner le prix du jury à Cracovie en 2000, le troisième prix à la triennale de Frechen en 2002 , une mention honorifique à la biennale de Liège en 2003.
 

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