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L'Album du Diable. Les tentations de Félicien Rops
22/09/2012 - 06/01/2013 : Pulsion(s). Hystériques !

Evénement culturel majeur à Namur cet automne : un même thème, art et déraison, est en effet décliné sur trois expositions. Le musée des Arts anciens propose une approche historique et symbolique à travers des œuvres montrant les préoccupations liées à la folie par des artistes du Moyen Âge et de la Renaissance. La Maison de la Culture invite à un voyage à travers des œuvres créées sous influence(s).

Le musée Rops quant à lui se penche sur les rapports entre l’art et l’hystérie, qui connaît autour de 1900 une véritable heure de gloire. « Maladie du siècle » ou « névrose moderne », ce mal mystérieux préoccupe plusieurs médecins européens, dont le plus connu est le neurologue Jean-Martin Charcot, neurologue à l’hôpital parisien de La Salpêtrière dès 1862. Le dessin et la photographie sont mis au service de la science pour documenter les symptômes spectaculaires de ces corps qui perdent le contrôle dans l’hypnose ou l’extase, libérés des contraintes de la raison. Les recherches de l’époque sont rendues publiques par le biais de leçons ouvertes à des scientifiques, critiques d’art, écrivains, etc. Dans les années 1880, des journaux, romans et œuvres d’art se font relais de ces découvertes. Les artistes se montrent sensibles au caractère éminemment expressif du corps et du visage hystérique et empruntent certaines postures caractéristiques comme « l’arc de cercle ». À la fin du 19e siècle, la société européenne est en pleine mutation suite aux progrès et découvertes dans les domaines de la science, de la médecine et de l’industrie. Les repères religieux, philosophiques et sociaux sont bouleversés et le rôle de la femme est sujet à débats. Nombre de femmes n’acceptent plus le rôle « naturel » qui leur incombait depuis des siècles : être maîtresse de maison et mère. Leur comportement semble alors déviant et un diagnostic est posé : « Hystérique ! ».

L’exposition Pulsion(s). Hystériques ! présente conjointement iconographie médicale et arts plastiques pour montrer leur influence réciproque. Paul Richer, assistant de Charcot, qui deviendra plus tard professeur de dessin morphologique à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris ; Duchenne de Boulogne, Albert Londe, Robert Demachy, Fred Boissonnas, photographes de talent qui contribuent aux recherches médicales et expressives ou en témoignent ; Paul Gachet, docteur dont le plus célèbre patient fut sans doute Vincent Van Gogh mais aussi dessinateur à ses heures, attestent que les liens entre médecine et arts se tissent étroitement en cette fin de siècle.

Quatre sections jalonnent cette exposition. La première section évoque l’étymologie du mot « hystérie » qui renvoie à cet organe mystérieux, fascinant et inquiétant, qu’est l’utérus. La deuxième partie est consacrée à la célèbre cambrure dorsale qui résulte de la « phase du clownisme » de l’attaque hystérique. La section suivante évoque les arts de la scène et les grandes « actrices de l’hystérie » comme Sarah Bernhardt, Jane Avril et Magdeleine G. Une partie évoquant l’hystérie virile, autour d’autoportraits d’artistes tels que Munch et Schiele, contribue à remettre en question le caractère « féminin » de la maladie.  

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