Depuis l'âge de 18 ans, Gustave Marchoul grave. A côté de cet art, il s'adonne à la joie du dessin, mais pratique peu la peinture.
En gravure, il ne cesse d'expérimenter : lithographie, eau-forte, burin, point sèche, vernis mou, aquatinte sont "analysés et conjugués".
Voilà ce que l'artiste dit de son art :
"La gravure est un mode de vie
graben : sillon et copeau
acide et cuivre
combat avec la matière.
la main et le coeur,
le rêve et l'acier,
métal, encre, papier,
humilité et orgueil
artisanat et art" 1
Loin d'être une rétrospective, l'exposition présentée au musée Félicien Rops à Namur, est principalement axée sur les dernières années de création : oeuvres, au thème souvent religieux, expression d'un langage intérieur, celui de l'émotion et du recueillement et proches des questions essentielles de la vie, de la mort, du pourquoi ?
La beauté des papiers, le choix des encres, la modulation de la matière accopagnent ces planches toujours tournées vers l'essentiel.
Un catalogue est édité pour l'occasion, avec un texte inédit signé André Lanotte. En voici quelques extraits :
"Sans être une rétrospective, une exposition centrée sur les dernières années prend volontiers appui sur le passé. C'est heureux, car si le graveur a une réponse à donner, elle va sétendre sur le long terme : parler juste, d'une respiration chargée d'appels. Il n'y a pas de réponse toute faite et la question, demain, restera posée."
"L'auteur de ces lignes reste inquiet devant la gageure d'inscrire dans l'oeuvre qui nous est donnée tout trait précis qui ne serait pas né, comme elle, avec la même forte liberté, de la seule source, contemplation, coeur et sang mêlés. Peut-être, plutôt que de parler de chrétien, comme de sacré ou de religieux, faudrait-il parler, tout uniment, d'art. Là est l'essentiel. La réponse appartient au graveur."
1 repris dans Ph. Roberts-Jones, Gustave Marchoul et les champs de la vie. Images Imprimées en Hainaut, Ministère de la Communauté Française, 1981