"La simplicité est une trace de l'invisible, peut-être un aperçu de rien", écrivait en 1984 le poète François Jacqmin, pour les gravures de Gabriel Belgeonne, son ami.
Quelle parole pourrait mieux "dire", à propos de ce qui émane de ces oeuvres discrètres, de ces plages silencieuses, de ces paysages déserts visités par quelques signes, fossiles ou petits éclats de coquilles ?
Gabriel Belgeonne, nous offrant son oeuvre gravé, ne nous en livre pas le secret, et c'est là sa richesse : il oblige le visiteur à se hasarder seul dans ce silence, dans cette fausse immobilité, pour lui-même, découvrir.
Peintre autant que graveur, Belgeonne, refuse d'établir une hiérarchie entre ces deux lieux de création; la gravure est pour lui un art indépendant, intégré. Il dit : "En faisant de la gravure, j'ai redécouvert la fonction de la couleur, des volumes, des lignes".
Il témoigne par ailleurs de cette passion pour la gravure à travers son enseignement (il est professeur à l'Ecole nationale supérieure des arts visuels de la Cambre, à Bruxelles) et par son action d'édtion et de soutien à la gravure (il est fondateur de l'asbl "Gravures Tandem", co-fondateur du Centre de la gravure et de l'image imprimée de La Louvière ainsi que du Musée du Petit Format à Couvin).
Sans être une rétrospective, l'exposition qui lui est consacrée présentera, à travers son oeuvre, l'itinéraire intense et singulier de cet artiste à la grande poésie.