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Apé'Rops : saison 15 (2024-2025)
01/10/2011 – 08/01/2012 : Auguste Rodin - Félicien Rops, les embrassements humains

 Rodin que je ne connaissais pas et qui ne me connaissait pas est venu un beau soir, me prier de lui montrer toute mon œuvre, ce que je fis gracieusement – je l’avais encore presque complète à cette époque. Il me couvrit de laudations excessives et s’en fut. Le lendemain, Mirbeau me répéta ses éloges & me dit : « Ces embrassements fantastiques, ce mélange de nature & de rêve ont tellement frappé Rodin, qu’il m’a dit qu’il n’avait plus peur, et que lui aussi allait en faire des embrassements humains ! » et il en fit ! », raconte Rops en 1893 à propos de sa rencontre avec le « statutaire » Rodin .

De cette rencontre qui eut probablement lieu en 1884, il existe une deuxième version écrite par Emile Bergerat, chroniqueur parisien. Il y relate que Rodin aurait invité Rops à découvrir une œuvre en chantier dans son atelier : La Porte de l’enfer. Rops, ému, se serait alors détourné pour verser deux larmes car, « son idéal du Beau était là, sous ses yeux, réalisé sur terre, en France ».

Cette sensibilité partagée poussera les deux artistes à se côtoyer, profitant de leur réseau de relations artistiques et littéraires commun pour se fréquenter lors d’événements mondains ou amicaux. Cependant, les deux hommes évoluent dans des carrières diamétralement opposées : l’un sculpte, l’autre dessine et grave ; l’un se mesure physiquement à la matière, avec les prouesses physiques que cela suppose, dans un atelier où se succèdent ouvriers et modèles, l’autre crée seul avec sa pointe sèche, sa plaque de cuivre, ses crayons et la presse, choisissant ses modèles un à un ; l’un entre dans l’espace public avec des sculptures commandées par l’état, l’autre crée des illustrations pour des livres, des dessins scandaleux pour des amateurs choisis et néglige volontairement de contribuer à des expositions.

Tous deux proches de la nature et partageant un intérêt sans limite pour la modernité et le corps des femmes, Rops et Rodin sont effectivement en communion d’esprit, bien que les techniques qu’ils utilisent induisent une visibilité et une reconnaissance différentes.

« Rodenbach, ce soir, chez Mme Daudet, causait de la hantise, dans la cervelle de Rodin, des compositions érotiques de Rops. Il montrait le sculpteur, vivant quelques années dans l’intimité du graveur, dans la familiarité de ses œuvres les plus secrètes et s’en souvenant, s’en souvenant trop. », écrit Edmond de Goncourt dans son Journal, le 15 mai 1890.

L’exposition au musée Félicien Rops, fruit d’une collaboration avec le musée Rodin de Paris, retrace la rencontre entre les deux hommes. A travers un parcours évoquant l’ambiance de l’atelier de Rodin, le visiteur découvrira dessins, plâtres et documents permettant d’établir leurs affinités esthétiques. Leur vision moderne commune d’une « nouvelle Eve », qu’elle soit dessinée ou sculptée, révèle le corps féminin sans artifice ni pudeur. 

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Photos
Anonyme, Portrait de Rodin coiffé d?un béret et vêtu d?une veste tâchée de plâtre, vers 1880, photographie sur papier albuminé, 21,8 x 16,8 cm. Paris, musée Rodin, inv.ph.311
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Anonyme, Portrait de Rops vers trente ans, vers 1863, photographie. Province de Namur, musée Félicien Rops
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Auguste Rodin, La Mort d'Enguerrande et de Gaétan, 1884, plume et encre sur papier, 14,9 x 26,6 cm. Paris, musée Rodin, inv.D.9449.
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Félicien Rops, A un dîner d'athée, 1883, illustration pour le livre de Jules Barbey d'Aurevilly, Les Diaboliques, Paris, éditions A.Lemerre, 1884, crayon et gouache, estompe. 24,3 x 16,7 cm. Anvers, collection privée.
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Félicien Rops, Les Epaves, vers 1865, calque préparatoire pou le frontispice du livre de Charles Baudelaire, Les Epaves, Bruxelles, éditions Poulet-Malassis, 1866, crayon et plume sur papier calque avec sanguine au verso, 16 x 10,2 cm. Liège, collections artistiques de l'université, inv. 24009
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Auguste Rodin, Figures volantes ou Baudelaire, 1880-1888, crayon au graphite et lavis gris sur papier collé sur un papier à en-tête d'une maison de tissus, 13,7 x 14,4 cm. Paris, musée Rodin, D.2002
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Auguste Rodin, Femme nue allongée de face, un pied posé sur un genou, après 1900, crayon au graphite, estompe, gouache et aquarelle sur papier, 24,8 x 32,1 cm. Paris, musée Rodin, D.4059
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Félicien Rops, Etude pour La Plus Belle Fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a, avant 1887, encre sur papier calque, 17,2 x 18,1 cm. Fédération Bruxelles-Wallonie, en dépôt au musée Félicien Rops, Province de Namur
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Félicien Rops, Poisson rare, Non hic piscis omnium, 1876, héliogravure reprise à l'eau-forte et à la pointe sèche, 25,6 x 16,8 cm. Province de Namur, musée Félicien Rops, inv. PER E422
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Auguste Rodin, Le Succube, 1888, bronze, 23,3 x 16 cm. Paris, musée Rodin, inv. S. 520
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